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« Une fausse vérité peut-elle changer le monde? » Episode 3: Nathalie Pignard-Cheynel

Nathalie Pignard-Cheynel – Jeunes, médias et « fake news », au-delà des clichés

Par quels mécanismes les jeunes publics attribuent-ils de la crédibilité et prêtent-ils leur confiance – ou pas – à l’information et à la désinformation auxquelles ils sont exposés ? Qu’est-ce qui les pousse à partager des contenus en les rendant viraux ? Dans quelles pratiques d’information ces gestes s’inscrivent-ils ? Comment les rédactions des médias préviennent-elles les risques de dérapage « désinformationnel » auprès de ces publics ?

Nathalie Pignard-Cheynel, professeure en journalisme et information numérique à l’Université de Neuchâtel et membre du comité scientifique de l’Initiative for Media Innovation a exploré ces questionnements dans son projet de recherche Fake news, publics et journalisme (2019-2020), codirigé par Sébastien Salerno (Université de Genève). Bien au-delà des clichés, les jeunes se révèlent mieux équipé-e-s face à la désinformation qu’on ne le croirait…

« Une fausse vérité peut-elle changer le monde ? » – Capsules vidéo du dhCenter UNIL-EPFL/Initiative Digital Society

Jamais, sans doute, n’aura-t-on autant parlé de désinformation, de fake news, de conspirations et de manipulations algorithmiques qu’au cours des cinq années allant de la première campagne présidentielle de Donald Trump à l’explosion de la pandémie Covid-19.

Le potentiel disruptif attribué à ces phénomènes est virtuellement illimité. La désinformation à l’ère des plateformes numériques semble non seulement pouvoir déclencher des actes de violence, infléchir des résultats électoraux et compromettre les mesures sanitaires face à la pandémie, mais également ébranler la confiance publique à l’égard de différentes formes d’autorité, perturber les équilibres géostratégiques, balayer toute référence partagée à des vérités factuelles et, finalement, abolir la notion même de réalité.

Il n’est pas aisé d’évaluer s’il s’agit là d’un emballement de l’opinion face à des faits jusque-là moins médiatisés, d’un changement d’échelle amplifiant des phénomènes déjà existants, ou d’une réalité radicalement nouvelle, porteuse de véritables ruptures.

Face à cette impression d’une pandémie informationnelle dont les résonances dans l’environnement sociétal semblent inédites, quels éclairages apportent les études numériques en sciences humaines et sociales? Comment ces approches se conjuguent-elles à d’autres (celles du data journalisme, des sciences cognitives, de l’enquête socio-anthropologique de terrain, de la mise en perspective historique…) pour prendre la mesure de ces phénomènes, identifier leurs ressorts et proposer des manières de s’y confronter?

Prochain épisode : Aengus Collins – Deepfake, les intelligences faussaires – En ligne vendredi 26 mars

Le deepfake (mot-valise formé à partir de deep learning et de fake, parfois francisé en “hypertrucage”) est un équivalent vidéo du photomontage, permettant notamment de remplacer de manière hyperréaliste un visage par un autre grâce à un procédé basé sur l’intelligence artificielle. En produisant ainsi une fausse preuve visuelle à l’appui d’une fake news, le deepfake apparaît aujourd’hui comme un instrument particulièrement redoutable pour déclencher des flambées de désinformation, d’autant plus que sa fabrication se démocratise via des outils de plus en plus accessibles.

L’International Risk Governance Center (IRGC) de l’EPFL a consacré au deepfake un atelier d’expert-e-s interdisciplinaire en 2019, portant sur les risques potentiels que représentent ces contrefaçons et sur des pistes de solution technologiques, juridiques et sociétales. Le rapport de cet atelier a été rédigé par Aengus Collins, directeur adjoint de l’IRGC.

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