avec Francesca Musiani (Centre Internet et Société, CNRS)
Barrières, infrastructures, représentativité: Archivage du Web, enjeu de gouvernance (d’Internet) est le troisième rdv des conférences d’automne du Ladhul, le Laboratoire de cultures et humanités digitales de l’Université de Lausanne
En 1980, le philosophe et sociologue Langdon Winner se demandait dans un article qui a fait école : « Est-ce que les artefacts sont politiques ? » (Do artifacts have politics ?). Si l’on souhaite appliquer cette hypothèse aux archives du Web, il s’agit de comprendre – c’est l’objet de cette intervention – en quoi, dans l’archivage du Web, existent des formes spécifiques d’autorité et de pouvoir (DeNardis, 2014) qui dessinent une sorte de microcosme de la gouvernance d’Internet. L’archivage du Web repose sur un modèle multi-parties prenantes. Il n’échappe pas à des tensions ayant trait à la standardisation et à des visions et imaginaires divergents, des communs aux formats propriétaires. Il révèle également la présence de tensions géopolitiques, et on y retrouve des dynamiques qui rappellent le problème de la fracture numérique. Enfin, on y retrouve la relation complexe entre différentes pratiques et sources d’autorité ou de normativité, de la technologie au marché, de la concertation transnationale et internationale aux standards et aux droits. Cette intervention se fonde sur le chapitre « Où commence et s’arrête l’archive ? » du livre « Qu’est-ce qu’une archive du Web ? » que l’auteure a publié début 2019 avec Valérie Schafer, Camille Paloque-Bergès et Benjamin Thierry (Marseille, OpenEdition), disponible en accès libre intégral : https://books.openedition.org/oep/8713.
Informations
- Heure et lieu : de 13h15 à 15h, Geopolis, salle 2207
- Entrée libre, sans inscription
- Programme complet des séminaires
- Source : site UNIL